mardi 18 août 2009

La Libye s'accapare des terres rizicoles maliennes




L’accaparement des terres des petits paysans par des grandes entreprises nationales et étrangères devient un sujet de plus en plus révoltant au Mali. Après avoir investit dans divers secteurs économiques au Mali et en Afrique, ces entreprises nationales ou multinationales se rabattent aujourd’hui sur d’autres cieux, à savoir la terre. Cela, à l’image de MALIBYA, une entreprise libyenne à qui le gouvernement du Mali, dans sa politique de promotion des investissements privés dans la production rizicole a octroyé 100 000 hectares dans la zone Office du Niger, la principale zone rizicole du pays et précisément à Macina ouest dans la région de Ségou, quatrième région du Mali.

Ce projet stratégique selon la convention signée par les deux pays a pour objectifs principaux : d’assurer l’autosuffisance alimentaire des pays; le développement de l’agro-industrie ; et le développement de l’élevage.

Selon le directeur général de MALIBYA, Abdalilah Youssef, les composantes du premier volet du projet – financé par MALIBYA- sont d’abord la construction d'un canal d’approvisionnement en eau sur une longueur de 40 km, qui s’étend de la zone de Kolongotomo jusqu’au site du projet, dans la zone de Boky-Wèrè. La capacité minimale du canal est de 130 m3. Ce qui permet d’approvisionner plus de 11 millions de m3 par jour et plus de 4 milliards de m3 par an. L’autre composante, c’est la route, longue, elle aussi, de 40 km. Le coût du contrat est estimé à 25 milliards de FCFA. Il va être exécuté sur une durée de 12 mois.
Pour assurer l’exécution des travaux relatifs à la construction du canal et la route le longeant c'est l'entreprise chinoise CGC qui a été commanditée par MALIBYA.

Il va s'agir du plus grand canal sur le territoire malien, et l’un des plus grands en Afrique. Nous avons commencé à mettre en œuvre le projet, qui va s’exécuter par étapes dont la première est de 25 000 hectares de terres agricoles. Pour ces 25 000 hectares, nous avons commencé les travaux depuis déjà plus d’un an. Le projet va être un projet multi-fonctionnel qui englobe des activités d’agriculture (notamment la culture du riz dont la production sera environ 200 000 tonnes par an), d’élevage et d’industrie. Donc, en plus de l’agriculture, il y aura de la production animale, dont les projections seront de 25 000 tonnes de viandes par an, des usines pour la transformation des produits agricoles (comme du concentré de tomates et des laboratoires, a expliqué le directeur de MALIBYA au quotidien privé « L’aube » dans sa parution du 10 novembre 2008.

En effet, le cercle de Macina est un cercle à vocation agro-pastorale et la plus grande zone rizicole de l’Office du Niger en termes de superficie. Il s'agit non seulement d'une zone d’élevage par excellence, mais aussi une zone de transit et de départ des animaux transhumants.

Ainsi, pendant que le gouvernement malien proclame sa volonté d’assurer l’autosuffisance alimentaire du pays, il continue à signer un nombre inquiétant d’accords avec des investisseurs étrangers. Ce qui permet à ces derniers d’avoir un contrôle sur les terres agricoles les plus importantes du pays.

Il convient de rappeler également qu’il y a quelques années, en marge d’un sommet de la Communauté des Etats Sahélo-Sahariens (CEN-SAD) à Bamako, le Président du Mali, Amadou Toumani Touré a offert 100 000 hectares à la CEN-SAD dans la zone Office du Niger. Tout porte à croire que la CEN-SAD est dirigée par la Libye!

La Libye qui a une dépendance accrue vis-à-vis des multinationales en matière d’approvisionnement des produits agricoles, a importé 177 000 tonnes de riz en 2005 évaluées à 62 milliards de dollars US, selon les données de la FAO. On se rend compte qu’à l’instar des autres pays arabes, la Libye cherche à sortir de cette dépendance alimentaire en mettant en œuvre des projets comme celui au Mali.

Quelle que soit la destination finale du riz, sa production ne va pas beaucoup aider les agriculteurs et agricultrices du Mali, parce qu’elle va se traduire par l’expulsion de certains agriculteurs locaux de leurs terres et va entrer directement en concurrence avec d’autres producteurs pour l’approvisionnement en eau à partir du fleuve Niger, la plus importante ressource pour l’irrigation de la région. La société est même entrée en négociation avec le gouvernement pour obtenir une priorité sur l’attribution de l’eau en contre saison, quand les niveaux de l’eau sont faibles. Selon les informations que nous avons obtenues, MALIBYA entend exploiter elle-même ces 100 000 hectares de terres, engageant les paysans et paysannes locales comme ouvriers et ouvrières agricoles.

Par ailleurs, tous s’inquiètent de la façon dont ce projet va détruire l’importante diversité de semences de riz locales, et favoriser un petit nombre de variétés de semences améliorées et de techniques modernes dans le domaine agricole, tel que souligné dans la convention.

Nous avons signé un contrat avec une société chinoise pour la production du riz hybride. Aujourd’hui, en terme de rendement en ce qui concerne le riz, le Mali est à 2 tonnes à l’hectare. En introduisant cette nouvelle variété de riz hybride, le rendement sera majoré et passera de 2 à 8 ou 9 tonnes à l’hectare. Ce sont essentiellement les pays puissants qui produisent ce riz hybride et qui en ont le monopole. Il n’existe pas encore ici. Il s'agira d'une première au Mali, voire en Afrique ; souligne le directeur de MALIBYA.

Selon des spécialistes, cette variété de riz présente une qualité gustative médiocre, ce qui constitue un aspect important pour les petits producteurs qui fournissent les marchés locaux.

Par ailleurs, les semences de cette variété ne peuvent être conservées et reproduites par les producteurs qui seront obligés d'en racheter tous les ans.

De plus, les organisations paysannes locales craignent que la société libyenne n'introduise du riz génétiquement modifié (OGM) sur le territoire malien par le biais de ce projet.

La Coordination Nationale des Organisations Paysannes du Mali (CNOP), en tant que structure de représentation politique et de défense des intérêts des producteurs Agricoles, a vite saisi le dossier après avoir été interpellée par les organisations paysannes de la base. Elle a dépêché une mission avec des représentants du Programme d’Appui aux Collectivités Territoriales pour se rendre compte de l'étendue des travaux d’aménagement sur le terrain et de leurs répercussions sur la population locale.

Constats

La visite des cites et des entretiens avec les différents acteurs à la base (réalisées du 07 au 10 juillet 2009): la Préfecture, l’Office du Niger, les mairies, la population concernée, entre autres… ont abouti aux constats suivants :

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La non réalisation de l’étude d’impact social et environnemental, alors que les travaux d’aménagement ont débuté depuis octobre 2008 ;
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La non-clarté des informations fournies aux différents acteurs quant à l’exécution du projet;
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La construction du bâtiment du bureau de contrôle sur la piste de parcours des animaux à « Boky-wèrè » ;
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L’obstruction totale sur 7 kilomètres de la piste de parcours des animaux de « Kolongo » par la route et un canal en chantier sans que des passages adéquats alternatifs ne soient prévus pour les animaux ;
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L’Office du Niger de Kolongo, qui refusait de signer le contrat de bail car n’ayant pas été associée à la signature de la convention, a fait volte-face et défend actuellement le projet ;
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Les collectivités ne reçoivent aucune taxe de l’extraction des produits de carrières utilisés pour la construction de la route ;
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L’entreprise exploite les carrières sans autorisation de la collectivité et autres autorités locales; Certaines zones de prélèvement de carrière sont soit des cimetières ou des parcelles déjà loties pour l’extension de la ville par la mairie de Kolongo;
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La formation de nuages de poussières occasionnés par la fréquence des camions d’approvisionnement et accentués par le manque d’arrosage, malgré plusieurs interventions faites par les collectivités concernées avec l’implication de l’administration ;
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La destruction des cimetières par les travaux d’aménagement du canal et de la route ;
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La destruction des maisons, des villages, des vergers et jardins maraîchers par la construction de la route et le prélèvement des produits de carrières. (seulement 58 familles seront dédommagées sur les 150 familles recensées comme affectée); L’expropriation des maisons des villages dans la zone sans compensation à nos jours ;

Le développement des agrocarburants

Comme si cela ne suffisait pas, la visite a aussi permis d’identifier qu'une autre surface de 100 000 hectares dans la commune de « Monipébougou », toujours dans le cercle de Macina, appartenait désormais au groupe TOMOTA, un opérateur économique malien qui le dédie à la culture du jatropha, utilisée comme agrocarburant.

Des paysans de la commune qui n’ont d’autres richesses que leur terre, ont ici aussi été expropriés au profit d’intérêts privés. Selon le premier adjoint du maire, de la commune, Mamadou Coulibaly, l’octroi de ces terres a été fait sans l’implication des acteurs concernés à la base et aucune convention n’a été signée entre le groupe et la localité. En plus, les travaux de labour ont atteint la route qui est une route nationale sans tenir compte des bornes plantés pour identifier les pistes de passage des animaux. Ce qui mettra en cause les résultats obtenus par les collectivités dans le cadre de la recherche de solutions aux conflits sanglants et voire mortels entre éleveurs et agriculteurs. On a écrit au Préfet, au Gouverneur, au ministre de l’Environnement et même au groupe TOMOTA pour que les droits de chacun soient respectés: et les paysans qui ont été expropriés, et la marie qui veut que les pistes de passage des animaux soient respectées afin d’éviter des conflits, explique M. Coulibaly sur le site du groupe.

Ces mêmes paysans n’ayant pas été dédommagés sont obligés de travailler pour le Groupe TOMOTA moyennant 500 à 750 FCFA par jour pour subvenir aux besoins de leurs familles.


Les populations expulsées

En mettant « la charrue avant les bœufs » la population affectée par le projet MALIBYA n’a d’autre espoir que d’attendre les conclusions quant à leur dédommagement. Cela à l’image d’Antoinette Dembélé, une sexagénaire qui s’adonnait au maraîchage depuis des décennies dans la parcelle que lui a légué son époux avant son décès, afin de faire face aux dépenses familiales et autres charges sociales. Elle a été expropriée de sa parcelle située à côté du canal d’approvisionnement d’eau dans le cadre des travaux d’aménagement.

Les Chinois sont venus détruire mon jardin avec tout son contenu: goyaviers, orangers, papayers, oignons… et jusqu’à présent je n’ai pas été dédommagée. On a tenté de saisir nos autorités locales à savoir : la mairie, l’office du Niger… celles-ci nous ont fait savoir qu’elles ne peuvent rien contre une décision qui est venue du gouvernement et elles n’ont d’autres choix que de constater les travaux. Je suis obligée de rester à la maison à faire des petits commerces de cigarettes, de condiments pour faire face aux besoins de la famille. Nous sommes vieilles pour mener des luttes aussi difficiles, car ils nous ont fait savoir que la terre appartient à l’Etat et seuls les arbres et les plantes que l'on a plantées ou cultivées nous appartiennent. Si on essaie de s’informer auprès des Chinois qui font l’aménagement, ils nous disent d’aller voir le Président de la République et qu’ils n’ont de compte à ne rendre à personne. On n’a pas d’autres espoirs que d’attendre notre dédommagement.

Bien qu’une commission ait été mise en place par le village pour recenser tous les problèmes de la population en vue d’informer la mairie et d'informer la population des décisions prises ; bon nombre d'habitants ignorent son existence, ce qui remet en cause sa légitimité et son rôle de défense de la population locale. D’autres signalent que cette commission est manipulée par les défenseurs du projet.


Il convient de dire que tout porte à croire que ce projet ne sera bénéfique qu’a la Libye, contrairement à ce que pense la population, qui espère profiter de l’aménagement de ces 100 000 hectares. Cela est dû à la non clarté de l’information de part et d’autre. L’information est biaisée à tous les niveaux et en fonction des intérêts des parties concernées : la préfecture de Macina, l’Office du Niger, la population, entre autre. Ce qui pousse les autorités locales à croire à ce projet, à l’image du Préfet de Macina M. Cissé : d’après les constats et les rencontres avec les représentants des deux investisseurs qui n’avaient pas eu lieu avant le début des travaux, je pense que c’est un projet porteur qui va permettre d’aménager une grande superficie et développer le cercle. Je n’ai pas constaté de mauvaise foi de l’un ou de l’autre –MALIBYA et TOMOTA, peut être un problème d’approche.

Le directeur de l’Office du Niger de la zone de Kolongo qui avait affiché un refus vis-à-vis du projet parce qu'il n'avait pas été associé au processus de la signature de la convention, a désormais fait volte-face et défend le projet. Il pense que l’aménagement du canal principal long de 17 kilomètres et qui sert de ravitaillement pourra aussi servir à l’Office du Niger pour aménager d’autres parcelles.

Il est important de signaler que tous ces souhaits évoqués par les différents acteurs dénotent de la non connaissance du contenu de la convention. Car, il convient de dire que la convention signée par les deux pays reste jusque là invisible. Les services concernés, la population en général et plus encore la paysannerie de la localité ignorent son contenu et sa quintessence. Ce qui justifie peut-être un certain espoir de bénéficier d'un part conséquente de cet investissement. Cependant, il n'est nullement garanti dans la convention que la population allait en bénéficier.

La défense des producteurs locaux

Etant devenue un sujet particulièrement complexe et sensible, la question de la terre suscite beaucoup d’inquiétudes quant l’avenir des petits producteurs.

Par conséquent, bon nombre de structures étatiques (Programme d’appui aux collectivités territoriales, Direction nationale de la production des ressources animales) et structures privées de la société civile (Coordination Nationale des Organisations Paysannes et Fédération de Bétails et Viandes du Mali) se sont levées pour former une commission nationale afin de lutter et défendre les intérêts de la population touchée qui ne vit que de l’agriculture, l’élevage et la pêche.

La CNOP entend non seulement renforcer la lutte avec l’ensemble des organisations de la société civile, mais aussi organiser avec des parlementaires une interpellation du ministre de l’Agriculture et celui de l’Environnement à l’Assemblée Nationale pour clarifier le dossier et garantir les droits de tous les acteurs.

Bien qu’un bail de 50 ans renouvelable soit mentionné dans la convention, bon nombre d’observateurs craignent aussi l'accaparement définitif de ces terres par la Libye par l’octroi d’un titre foncier. Cela créerait des dangers sans précédents tels que des rébellions et la destruction du système semencier de la zone rizicole avec l’introduction de semences améliorées, voire même des OGM.


Lamine COULIBALY & Boaventura MONJANE

Via Campesina

lundi 27 avril 2009

15 mai 2009 : journée nationale de la Cuisine Congolaise

"NE DEMANDE PLUS A UN LION A DEVENIR HERBIVORE"

Par la COPACO-PRP (copacoprp@yahoo.fr), membre de la Via Campesina Afrique en RDC

Dans le souci de faire de la souveraineté alimentaire notre cheval de bataille,la COPACO,une organisation paysanne nationale membre de la Via Campesina Afrique organise une "Journée Nationale de la Cuisine Congolaise"

But de la journée:

- Faire connaître les raisons de notre lutte pour la construction de la souveraineté alimentaire au pays.

- Démontrer que la sécurité alimentaire a échouée et que l'ALE est arme de la destuction sociale massive.

- Tisser des alliances avec les hôteliers de la place pour faire consommer les produits des paysans et paysannes du Congo.

Les organisations des petits producteurs de la COPACO exposeront leur produits à l'occasion et on consommera congolais donc le repas tiendra compte des pratiques culinaires congolaises pour promouvoir les valeurs agricoles locales.

UNE JOURNEE DE LA GLOBALISATION DE LA REUSSITE
DANS LA CONSTRUCTION DE LA SOUVERAINETE ALIMENTAIRE


VIVE LA CUISINE CONGOLAISE

Pour plus de renseignements : copacoprp@yahoo.fr

mercredi 28 janvier 2009

Negociações sobre o clima : os camponeses têm um papel a desempenhar !

Em Dezembro de 2009, um novo acordo internacional para a redução das emissões de carbono deve ser assinado para dar seguimento ao protocolo de Quioto, que terminará em 2012. No entanto, as propostas actualmente em negociação, todas baseadas no comércio de carbono, não irão parar a mudança do clima e constituem uma séria ameaça aos camponeses e camponesas no mundo. As organizações camponesas têm um papel a desempenhar para promover alternativas reais.

Raros são, hoje em dia, os que negam a realidade das alterações climáticas e a gravidade da ameaça que estas representam para a humanidade. A actividade humana é responsável pelo aumento da concentração do carbono na atmosfera de 280 ppm no início do século 18, antes da industrialização e do princípio da extracção massiva de carvão, de gás e de petróleo, para 387 ppm hoje em dia. Este valor representa um nível nunca visto na terra há milhões de anos, o que torna impossível saber-se exactamente quais podem ser as reacções da biosfera e, nomeadamente, se esta permanecerá um espaço hospitaleiro para a vida humana.

A história de uma crise ambiental sem precedentes…

De acordo com o Painel Intergovernamental sobre a Mudança Climática (IPCC), as temperaturas deverão aumentar entre 1,4 e 5,8 graus daqui a 2100. As consequências mais prováveis são a multiplicação das catástrofes climáticas (tempestades, tornados, tsunamis, cheias, …), a diminuição da produtividade agrícola, a subida do nível dos mares e a imersão de certas ilhas e de zonas costeiras, a expansão descontrolada de certas epidemias, das migrações humanas massivas para as zonas menos afectadas e o desaparecimento de numerosas espécies vegetais e animais incapazes de se adaptarem a uma mudança tão brutal. Muitos cientistas já não hesitam em incluir a espécie humana entre as espécies ameaçadas.
Face a esta crise sem precedentes, a Convenção-Quadro das Nações Unidas sobre as alterações climáticas foi instituída em 1992 para examinar as medidas a tomar para limitar a crise e permitir adaptar-se aos seus efeitos. Os mais moderados dos climatólogos estimam que, para que daqui a 2100 a subida das temperaturas não exceda 2ºC e a concentração de carbono na atmosfera 450 ppm, é necessário reduzir as emissões mundiais de pelo menos 50% daqui a 2050 relativamente aos níveis de 1990.
No entanto, sob influência dos Estados Unidos, o debate evoluiu rapidamente da necessária desintoxicação das energias fósseis para um discurso meramente centrado sobre as soluções tecnológicas e os mecanismos de mercado. Financiamentos enormes foram alocados aos mais esquisitos e assustadores programas de pesquisa, por exemplo desenvolver árvores geneticamente modificadas que poderiam captar mais carbono ou ionizar os oceanos para sequestrar mais carbono nos fundos submarinos (esta tecnologia encontra-se agora submetida a uma moratória da Convenção sobre a Diversidade Biológica, porque destrói toda a fauna marinha). O debate climático serve também para promover o desenvolvimento de fontes energéticas tais como o nuclear ou os agro-carburantes que, mesmo sendo pouco ou não emissores de carbono, comportam riscos também importantes para as sociedades humanas.

... virada em proveito do negócio

Mas, acima de tudo, a luta contra as alterações climáticas tem que ser favorável aos negócios. Assim, o comércio do carbono tornou-se o elemento-chave do protocolo de Quioto adoptado em 1997. Um país ou uma empresa que emite demasiado dióxido de carbono pode comprar créditos de carbono a outro país ou empresa que emite menos que a sua quota autorizada, ou compensar as suas emissões financiando projectos de “desenvolvimento durável” (desenvolvimento de agro-carburantes, barragem hidráulica, instalação de captadores solares, plantações florestais, etc.) nos países do Sul ou do antigo bloco do Leste. Estes mecanismos pressupõem que o crescimento das energias renováveis e o aumento das superfícies florestais podem compensar o acréscimo de emissões devidas à extracção de carbono nos subsolos. Ora, tal é simplesmente falso. Todo o carbono extraído do subsolo demora milhões de anos a lá voltar. As energias renováveis só são úteis face às mudanças climáticas se, paralelamente, o consumo de energia fóssil diminuir de modo drástico. As florestas podem captar de maneira temporária uma parte do carbono em excesso na atmosfera, mas para além de uma certa taxa de concentração, elas próprias são postas em perigo e rejeitam então mais carbono do que absorvem.
Em suma, em vez de discutir meios de reduzir, ou até de parar a extracção de carbono dos subsolos, a CCNUCC serviu para instituir mecanismos de mercado que permitem aos países ricos continuarem a utilizar as energias fosseis, ao mesmo tempo que dizem agir contra o aquecimento climático. Estes mecanismos são muito rentáveis para as empresas, já que criam um novo mercado cujo produto principal, a poluição, é o único elemento realmente durável. Mas são igualmente muito pouco criticados pelas organizações ambientais que beneficiam frequentemente de créditos de carbono no quadro dos projectos que desenvolvem no Sul. Assim, a Bird Life e a Sociedade Britânica para a Protecção das Aves criaram em 2007 um consórcio para explorar durante 99 anos um território de 100.000 ha. em Sumatra, pelo qual esperam beneficiar de créditos de carbono. O WWF implementou, por sua vez, um sistema lucrativo de “eco-label” para certificar os projectos de mecanismo de desenvolvimento durável no quadro do protocolo de Quioto. Assim, raras são as vozes que se elevam contra a burla.

As falsas soluções são ameaças reais

Ora, o comércio de carbono e as « soluções» tecnológicas não só são ineficazes para reduzir as emissões de carbono, como representam uma ameaça directa para as comunidades camponesas e indígenas, particularmente no Sul. Com efeito, desde a sua aplicação em 2005, a maior parte dos projectos financiados pela via do mecanismo de desenvolvimento durável, nomeadamente grandes barragens e plantações de agro-carburantes, leva à expulsão das populações locais das suas terras. No acordo pós-Quioto, ou seja a partir de 2012, pretende-se incluir igualmente as florestas e as terras agrícolas dos países do Sul no comércio de carbono. Isto significa que o proprietário de uma floresta ou de um campo poderá vender um direito a poluir correspondente às quantidades de carbono armazenadas no seu terreno. O Banco Mundial pretende que este mecanismo irá beneficiar a todos: aos países do Sul que esperam receber muito dinheiro, aos países do Norte que poderão continuar a emitir carbono e às populações locais que vão obter uma fonte suplementar de receitas financeiras. No entanto, comunidades locais já são expulsas das suas terras por empresas e ONG que compram territórios imensos para poderem vender os créditos de carbono no mercado das compensações voluntárias. Assim, o risco de que, longe de beneficiar as populações, estes mecanismos criem uma competição crescente para o acesso aos recursos produtivos, é grande. As terras já não servirão para alimentar as comunidades locais mas sim para armazenar carbono para que o Norte possa continuar a emiti-lo.
A União Europeia, que se proclama a campeã do movimento contra a mudança climática, está no pelotão da frente para desenvolver o lucrativo mercado dos direitos de emitir. O acordo europeu negociado no último mês de Dezembro prevê publicamente uma redução de 20% das emissões daqui a 2020. No entanto, 80% destas « reduções » poderão ser realizadas fora do território europeu. No total, a EU só se compromete, portanto, a reduzir de 4% as suas emissões enquanto o resto deverá ser assumido pelas populações do Sul.

A soberania alimentar pode estabilizar o clima

E, no entanto, a solução do problema climático é conhecida e a sua realização tecnicamente simples. É necessário reduzir de forma drástica as emissões de carbono cessando, o mais rapidamente possível, de extrair carvão, gás e petróleo dos subsolos. Esta solução pressupõe sair do modelo de desenvolvimento industrial, totalmente dependente das energias fosseis e baseado no crescimento perpétuo do consumo energético. A “relocalização” da economia e a transição para modos de produção centrados nas necessidades reais (e não numa extensão infinita das necessidades, ditada pela publicidade) e baseada em tecnologias sóbrias estão no centro de uma visão alternativa.
A passagem de uma agricultura industrial dependente dos adubos, dos tractores e de um sistema mundializado de comércio alimentar, para uma agricultura camponesa relocalizada e baseada em práticas agro-ecológicas muito sóbrias em energias fosseis mas gulosa em trabalhadores, é portanto uma prioridade para acabar com a nossa dependência das energias fosseis, ao mesmo tempo que se continua a responder às necessidades fundamentais das populações. É claro que outras alternativas devem ser igualmente promovidas, como o desenvolvimento dos transportes públicos para substituir o carro individual e o isolamento das habitações para limitar as necessidades em aquecimento, mas estas medidas serão ilusórias sem uma nova política agrícola à altura dos desafios climáticos.
Ao passo que o sistema actual, hiper-centralizado, é susceptível de se desmoronar logo que um elo falhar e assim de provocar catástrofes humanitárias imensas, melhorar a capacidade das populações a responder às suas necessidades alimentares e energéticas é também o melhor meio para aumentar o seu potencial de resiliência. Desta forma, a soberania alimentar e energética deveria ser o pilar de qualquer política consequente de limitação e de adaptação à mudança climática.

Sair do modelo de desenvolvimento industrial

« Parece mais fácil hoje em dia imaginar a completa destruição da Terra do que o fim do capitalismo » afirmou um realizador de Hollywood. É realmente o que a CCNUCC nos leva a pensar. E, no entanto, só uma pequena minoria da população mundial é dependente do carbono, e tal há um pouco menos de 200 anos, o que é portanto uma gota de água na história da humanidade. Ainda hoje em dia a grande maioria das populações do Sul utiliza muito pouco carbono (uma pessoa em Moçambique emite em média 0,1 tonelada de dióxido de carbono por ano, contra 20,6 toneladas para um americano médio), e, no entanto, são elas as primeiras vítimas tanto das alterações climáticas, como das violências perpetradas para assegurar a extracção das energias fosseis (pensemos na guerra do Irak) e das falsas soluções que os interesses financeiros promovem.
Se os países do Sul devem adaptar radicalmente os seus modelos de desenvolvimento a esta nova situação, está claro que é nos países do Norte, que são responsáveis historicamente de mais de 90% das emissões de dióxido de carbono, que o essencial das mudanças tem que ocorrer. É assim urgente agir, aqui no Norte, para caminharmos para uma economia sem carbono.
O desafio parece enorme. Mas é o próprio futuro das sociedades humanas que está em jogo. Face à máquina de destruição instituída pelo sistema industrial e financeiro há duzentos anos, os camponeses e camponesas europeus preservaram e alimentaram um património cultural que pode permitir-nos reconstruir uma sociedade viável. Actualmente, em vários países, dinâmicas poderosas estão encaminhadas para tentar relocalizar as produções e desenvolver energias renováveis descentralizadas ao serviço dos habitantes. As « cidades em transição » na Grã-Bretanha são um exemplo deste movimento. Mas não há dúvida nenhuma de que os interesses financeiros e industriais não querem desta mudança. Assim, ao esforço de reconstrução económica e social, é indispensável juntar uma luta radical contra as falsas soluções defendidas pelas multinacionais e, nomeadamente, contra o comércio de carbono. No mundo inteiro, diferentes movimentos sociais começaram a organizarem-se para preparar a resposta à próxima conferência da CCNUCC, em Dezembro 2009 em Copenhaga. Estas mobilizações serão um momento fundamental para fazer bascular o equilíbrio das forças. Os camponeses e as camponesas têm um papel importante a desempenhar para denunciar a burla em curso e devolver a esperança noutras vias possíveis.

Morgan Ody